lundi 10 octobre 2011

Solitude

J’ai lu une nouvelle très triste ce matin qui disait que 388 personnes sont décédées au Québec l’an dernier sans qu’aucun proche ne réclame leur corps pour des funérailles. Apparemment, ce phénomène a augmenté de 27,6% entre 2008 et 2010. Plusieurs facteurs expliquent ceci  incluant le vieillissement de la population et les relations familiales brisées dans le cas de jeunes de la rue par exemple ou de personnes souffrant de maladie mentale. Je trouve tout ça vraiment triste et j’espère que je ne serai pas trop seule quand je décéderai.

Cette nouvelle m’a fait réfléchir à la solitude. J’entends beaucoup parler de solitude quand je fais mon bénévolat dans une ligne d’intervention pour la prévention du suicide. Parfois, les gens sont vraiment seuls. Parfois, ils ont épuisés leurs familles et amis qui se sont éloignés consciemment. Parfois, il s se sentent simplement seuls et quand tu creuses un peu plus, tu peux les aider à réaliser qu’il y a des gens autour d’eux pour qui ils sont vraiment importants. Parfois, ils craignent de les déranger, mais ils ne vérifient pas si c’est le cas.

En ce qui me concerne…ceci n’est pas quelque chose que j’admets facilement parce que ça me rend vulnérable et je n’aime pas ça…mais ça m’arrive aussi de me sentir seule parfois, particulièrement à un certain moment du mois J. Je suis certaine que ça arrive à plusieurs d’entre nous dans cette société individualiste qui est la nôtre, c’est simplement qu’on n’aime pas l’admettre. Qu’est-ce que je fais quand je me sens seule? J’essaie de faire partir la sensation de solitude : parfois, je téléphone à une amie pour la voir, « parfois » je vais courir…quoique j’ai tendance à oublier cette stratégie d’adaptation J, parfois je vais aller au restaurant…parfois ce sera pour bien manger et parfois ce sera pour manger un paquet de cochonneries…parfois je vais aller voir un film au cinéma, parfois je vais monter le volume de ma radio plutôt fort, parfois je vais aller m’acheter un livre ou en emprunter un à la bibliothèque, parfois je vais juste pleurer sur mon sort, parfois je vais envoyer un courriel pas très joli à quelqu’un. Hé, je ne dis pas que tous mes mécanismes d’adaptation sont gentils, mais ils sont utiles et la sensation ne reste généralement pas trop longtemps.

À propos de la solution « téléphoner à une amie pour la voir », je le fais parfois parce que je me sens seule, mais heureusement, je le fais surtout parce que j’ai juste envie de passer du temps avec mes amies. Mais il y a une chose que je ne comprends pas et que vous devriez probablement savoir sur moi si vous voulez rester mon ami. Je ne comprends pas pourquoi certaines personnes ne semblent jamais téléphoner eux-mêmes…même si elles semblent apprécier les moments passés avec toi. Je veux dire…vraiment…Je n’arrive pas à comprendre. Je comprends si elles n’aiment pas être avec toi et si elles ne sont pas vraiment intéressées à connaître ce qui se passe dans ta vie, mais souvent ce n’est pas le cas…elles n’appellent pas pour diverses raisons : elles sont trop occupées, elles ont trop d’amies, etc. J’ai une mauvaise habitude, j’ai tendance à arrêter d’appeler ces personnes après un moment, pas parce que je n’aime pas le temps passé avec elles, pas non plus parce que j’ai tellement d’amis que je peux me permettre d’en laisser tomber quelques unes, mais simplement parce que je viens tannée de toujours être celle qui appelle…Ceci étant dit, je suis reconnaissante pour les amies que j'ai et pour celles que j'ai eu dans le passé...même celles que je n'appelle plus. Passez une belle journée mes ami(e)s!